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reparurent au bout d’un moment, Hou était démissionnaire. Puis quelques heures plus tard, il était conduit sous bonne escorte dans une résidence aux murs hauts de douze pieds.

Le 2 mars, Tchiang convoquait les membres du conseil central exécutif. Quelqu’un trouvait-il à redire à l’emprisonnement de Hou Han Min ? Personne évidemment. Alors quatre propositions suivaient immédiatement : acceptation de la démission de Hou, nomination de Lin Chen, vice-président du yuan législatif, à sa place, désignation d’un successeur à ce dernier, organisation d’un comité pour l’élaboration d’une Constitution provisoire à la prochaine Convention nationale. Naturellement les quatre propositions étaient adoptées.

Officiellement le point de départ de ce scénario asiatique serait donc une différence d’interprétation de certains principes de Sun Yat Sen ; ce ne serait pas la première et cela, ajoute la Politique de Pékin, « tend à perpétuer le schisme qui a éclaté dès la mort de Sun et à stériliser l’œuvre du Kouomintang. Mais n’y a-t-il là véritablement qu’un conflit de principes et qu’une divergence d’opinions ? »

Après avoir posé cette question, la revue rapporte que le généralissime avait tenu le 2 mars, un peu avant la réunion du conseil central exécutif, dans une autre réunion les propos suivants « Notre regretté chef (Sun Yat Sen) avait insisté maintes fois sur la nécessité d’élaborer une Constitution provisoire qui serait appliquée durant la période de tutelle politique. Lorsque M. Hou Han Min affirme que cette Constitution provisoire est inutile et qu’elle n’est pas de la compétence de la Convention nationale, il commet une grave hérésie et s’éloigne manifestement des enseignements de notre chef défunt. Quelles peuvent donc être les raisons qui portent M. Hou Han Min à contester le droit de la Convention nationale à discuter la Constitution provisoire du pays ? N’est-il pas clair que s’il n’y a point de Constitution c’est au yuan législatif que revient le droit unique et total de faire et défaire les lois pendant la période de tutelle ? Si un tel état de choses était toléré, la raison d’être de la Convention nationale cesserait d’exister, et tous les