qui, un jour ou l’autre, peuvent remettre son prestige et sa situation en question. La plus délicate est celle des négociations relatives à la suppression de l’exterritorialité, étape sur le chemin de l’abolition des « traités inégaux ».
Ces négociations que les Chinois auraient voulu voir se terminer par un traité ou du moins la signature d’un protocole préliminaire, avant le 5 mai, ont au contraire été suspendues la veille de ce jour ; certains les voyaient rompues et renvoyées sine die. En réalité, il n’en était rien, à telles enseignes que le 11 mai, à la Chambre des Communes, M. Henderson, ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, déclarait qu’elles continueraient et que dans ces conditions mieux valait attendre pour publier les détails qu’il possédait déjà ; puis le 17 mai un télégramme de Chine au Times annonçait que le ministre de Grande-Bretagne accrédité auprès du gouvernement chinois, sir Miles Lampson, allait à Nankin afin de reprendre avec M. C. T. Wang, ministre des Affaires étrangères, les négociations sur l’exterritorialité, ce qui eut lieu en effet. Un peu après, l’on apprenait que le représentant du Japon retournerait pour le même motif à Nankin.
Nous ne voulons pas préjuger l’avenir. Constatons seulement que les négociations continuent. Bien qu’on ne les ait vues menées ouvertement qu’entre la Grande-Bretagne et la Chine, nul n’ignore que des conversations sur le même sujet ont été entamées entre cette dernière et les autres puissances intéressées. Aucune de celles-ci n’est hostile en principe à l’abolition du privilège d’exterritorialité, mais ce qu’elles désirent toutes, c’est une garantie de sécurité pour leurs ressortissants établis en Chine après l’abolition du privilège. On sait à présent les trois conditions auxquelles les Anglais dans leurs négociations se seraient vus en sécurité :
1° Une période de transition d’une durée à fixer entre la suppression de l’exterritorialité et l’exercice du régime de droit commun à leur égard ;
2° Différenciation suivant la nature des causes (cri-
