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d’abord que les hommes qui ont mené jusque-là leur doctrine ou leur programme ne manquent pas de suite dans les idées. Il faut voir ensuite dans le vote de la Convention une sorte de consécration officielle du régime qui, si surprenant que cela puisse paraître, n’avait jamais eu lieu.

On se souvient que, suivant les enseignements de Sun Yat Sen, l’exécution du programme de rénovation politique de la Chine a été divisée en trois périodes : conquête du pouvoir par la guerre, tutelle politique, gouvernement démocratique. Dans la première période, la loi militaire domine ; la seconde période est celle de la Constitution provisoire et la troisième celle de la Constitution définitive.

Ainsi la formation des cinq pouvoirs qui a suivi l’installation à Nankin de Tchiang Kaï Chek, victorieux des généraux gouverneurs de provinces, correspond à la seconde période, celle qu’il est convenu d’appeler période de la Constitution provisoire. Pendant cette période il n’est pas prévu de président de la République. L’article 6 du chapitre IV (organisation du gouvernement central et des gouvernements locaux) de la Constitution provisoire (Yueh Fa) dit simplement « À la tête du gouvernement national se trouveront le président et un certain nombre de conseillers d’État ». « Tchiang Kaï Chek est ce « président du gouvernement ». Sans doute il a le commandement des forces de terre et de mer et c’est lui qui traite avec les puissances étrangères, mais il n’a pas le titre de président de la République. D’aucuns pensaient qu’à l’occasion de la réunion de la Convention nationale il se le ferait donner, mais il a eu la sagesse de ne rien ôter au caractère exclusif de consécration du régime qu’à eu cette assemblée par un geste inopportun. Il est demeuré jusqu’au bout dans la note digne et solennelle de l’événement et très habilement il s’est contenté de déclarer dans la séance de clôture du 17 mai qu’il s’efforcerait de maintenir l’ordre, de restaurer la situation économique et de combattre le communisme. Cette dernière assurance faisait pendant à son discours d’ouverture et n’était pas la moins heureuse, vu l’écho qu’elle devait avoir au dehors.

Cependant, des questions délicates restent pendantes