Page:Duboscq - Extrême-Orient, 1931 - 1938, 1938.pdf/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traité stipulait « Le gouvernement de l’Union des républiques socialistes soviétiques reconnaît que la Mongolie extérieure fait partie intégrante du territoire de la République chinoise et déclare qu’il y respectera la souveraineté de la Chine ».

Les droits de la Chine sur la Mongolie intérieure, aussi bien dans ce traité que dans les différentes conventions qui, pendant les douze années écoulées, intervinrent entre les pays intéressés, n’ont jamais été mis en question, pas même mentionnés. Pourtant, malgré la reconnaissance hautement proclamée de la souveraineté de la Chine, la propagande russe n’a cessé de s’exercer pour que la Mongolie intérieure et la Mongolie extérieure soient réunies en une « Grande Mongolie » constituée en république de fait sous l’égide de Moscou.

Mais un obstacle s’oppose de plus en plus aux visées russes sur la Mongolie intérieure.

Dans la fameuse liste des « vingt et une demandes » présentées par le Japon à la Chine le 18 janvier 1915, il était dit : « En Mongolie tous les droits miniers seront réservés au Japon ; aucun chemin de fer ne sera construit sans son consentement. Les Japonais pourront commercer, s’établir et acheter des terrains ». À vrai dire les Japonais n’ont pas tenté, jusqu’à présent, de grandes exploitations en Mongolie. Ce n’est que tout récemment que des capitalistes nippons se sont assuré la possession de vastes domaines, afin d’y faire de l’élevage.

Un commencement de contrariété s’est marqué à ce sujet autant chez les Chinois que chez les Russes, non pas que ces derniers n’aient pas assez de terres chez, eux à peupler et à cultiver, mais le voisinage des Japonais, pour la Mongolie extérieure où leur influence est prépondérante les inquiète. L’inquiétude des Chinois n’est pas moindre. Les uns et les autres connaissent les procédés d’infiltration des Japonais dans un pays. Ce n’est toutefois, quant à présent, de la part de ceux-ci qu’un timide essai, qu’ils justifient par le principe de la « porte ouverte » et des « chances égales pour tous » reconnu par les puissances en Chine et dans les possessions extérieures de la Chine. Mais les relations officielles sino-japonaises sont en général