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Page:Duboscq - L'élite chinoise, 1945.djvu/94

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Et que dire précisément du culte de Confucius, qui subit de nos jours des poussées et des éclipses non pas dans la masse du peuple où il n’a jamais été particulièrement en faveur, mais dans l’élite ?

Les éléments avancés du Kouo-Min-Tang étaient entrés en guerre dès leur arrivée au pouvoir contre Confucius, personnage désuet, disaient-ils, chez qui la Jeune Chine n’avait plus rien à prendre et qu’ils avaient même brûlé en effigie, un jour de 1926, dans la capitale du Hounan. Pour eux, toute espèce de culte, fût-ce celui de Confucius, devait être banni, tout ce qui de près ou de loin rappelait la religion, ne devait plus avoir place dans la République chinoise.

Les religions laissent, il est vrai, la grande majorité des Chinois indifférente. Le bouddhisme depuis plusieurs siècles a sombré en Chine dans la pratique machinale ; le taoïsme n’y est plus qu’un code de superstition. Quant au christianisme, le nombre des catholiques et des protestants est infime en face du chiffre de la population. On peut noter toutefois une certaine influence morale plutôt que religieuse du protestantisme sur la jeunesse « américanisée ». Mais en dépit des conversions souvent temporaires des returned students, on en revient malgré soi au mot de Gobineau sur le Chinois qui « bien repu de riz et avec son habit de coton sur le dos, ne se