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Page:Duboscq - L'élite chinoise, 1945.djvu/95

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soucia jamais d’affronter le bâton des hommes de police pour la plus grande gloire d’une abstraction[1] ».

Cependant, en 1934, le Gouvernement décidait soudain que l’anniversaire de la naissance de Confucius serait désormais fête nationale. Tchiang Kaï Chek lui-même exaltait les conceptions confuciistes.

C’est qu’au moment où les Chinois comme les autres Asiatiques veulent « l’Asie aux Asiatiques », cette mystique nouvelle, ils savent que le retour à Confucius, c’est le retour au fonds chinois, le retour à une morale qui ne propose d’autres fins que des fins humaines, qui correspond aux besoins sans plus de l’âme chinoise. L’élite, en professant généralement la supériorité des valeurs morales sur celles de l’intelligence rejoint d’instinct la doctrine confuciiste, tout en reconnaissant que cette doctrine ne s’équilibre pas avec le matérialisme et le progrès de l’Occident. D’où le drame chinois qui a commencé avec les premiers réformateurs de la fin du XIXe siècle et qui s’accentue plutôt qu’il ne se calme depuis la révolution de 1912 : celui du conflit entre les valeurs traditionnelles de la civilisation orientale et les brusques apports de l’Occident.

  1. Gobineau, Essai sus l’inégalité des races humaines, p. 480, (Firmin-Didot).