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Page:Duboscq - L'évolution de la Chine, 1921.djvu/18

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des Chinois. Le Chinois est ondoyant et divers. Sa politique lui ressemble ; elle déconcerte nos esprits précis. Il est malaisé d’en saisir les directives du moment : on ne sait jamais où elle va. M. de Margerie qui fut un de nos représentants les plus distingués à Pékin disait : « L’on n’a ici que des impressions sans pouvoir se faire une opinion. »

Cependant, de cette imprécision, se dégagent peu à peu dans la pensée de grandes lignes non seulement historiques, naturellement tracées par les événements qui se succèdent, mais philosophiques et sociales. La pensée chinoise, contrairement à ce que l’on affirme communément, n’est pas figée depuis des siècles ; sans parler de la littérature et des arts et pour nous en tenir à la politique et à la philosophie, la Chine est loin d’être le pays le plus stable dans ses institutions, le moins changeant dans ses concepts. La Chine a fait en politique l’expérience de tous les systèmes, elle a connu toutes les doctrines philosophiques. « Les réformateurs, écrit M. Henri Cordier, n’ont jamais manqué en Chine, seulement ils se sont brisés soit devant l’inertie, soit devant la résistance que leur imposaient les partisans d’une tradition séculaire et non sans grandeur[1]. »

Confucius a été pour la Chine un guide incontes-

  1. Le Correspondant, 25 août 1919.