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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/37

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le traité de Nankin pesait sur la Chine depuis six ans. La dynastie des envahisseurs mandchous avait dû s’incliner devant les étrangers. Oisive et rétrograde au milieu d’un peuple laborieux et avisé, elle n’avait jamais pu se fondre dans sa masse ; comme beaucoup de conquérants, elle en avait pris les défauts sans conserver ses propres qualités, ses vertus guerrières. Pour l’abattre, une révolte éclatait dans le sud de l’empire, gagnait la vallée du Yang-Tsé et se répandait au nord jusqu’aux portes de Tien-Tsin. Nankin, recouvrant son rang d’autrefois, devenait en 1851 capitale du royaume de la Grande Paix (T’aï-p’ing) et pendant plus d’une décade menaçait celle des Tsing.

Un sentiment très complexe guidait les Taï-


    Un de nos plus distingués et plus ardents contradicteurs se résignait enfin à écrire en 1925 dans une revue d’Extrême-Orient : « Le communisme russe en Occident se fonde sur l’internationalisme ; en Chine, c’est sur un nationalisme étroit, rigoureux, intégral qu’il est basé ou, si l’on préfère, sur une xénophobie radicale, puisque le nationalisme chinois n’existe que pour et dans la xénophobie. Soit ! » Nous prenons acte malgré tout de la reconnaissance par notre contradicteur, d’un nationalisme chinois quel qu’il soit, d’un nationalisme dont la pensée seule qu’on le crût possible, même sous la forme la plus embryonnaire et la plus nébuleuse, l’exaspérait naguère au plus haut point…