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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/47

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taines circonstances spéciales de son histoire.

Renforcer les nationalismes existants, en créer ou en réveiller d’autres, a d’ailleurs été l’œuvre consciente ou inconsciente des Blancs chez les Jaunes. Qui s’étonnera du résultat ? Si le spectacle de la mêlée européenne a été décisif, si les quatorze articles du programme de Wilson sont venus y ajouter leur dissolvant, depuis longtemps déjà les peuples de l’Asie n’étaient-ils pas instruits par nous des principes qu’ils veulent maintenant utiliser ? « Un principe, a-t-on dit, est valable partout, et si le fort oublie le principe à son profit, le faible fera de son mieux pour acquérir une puissance telle que le fort doive lui reconnaître le droit effectif d’utiliser le principe à son tour[1]. »

Par un assez fâcheux contre-temps, nos principes nous reviennent au moment où ils commencent à nous paraître un peu fanés ; ils nous reviennent habillés d’éloquence solennelle et redondante, alors qu’affublés chez nous d’une toge usagée, ils nous font quelquefois sourire…

  1. A. Van Gennep, t. I, Traité comparatif des nationalités, p. 43 (Payot édit.).