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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/48

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Mais cinquante ans de liberté, d’égalité et de fraternité proclamées, cinquante ans de semence à tous vents, et enfin la récolte, n’est-ce point dans l’ordre ? Le temps est passé où l’on pouvait faire montre auprès d’un peuple d’idées libérales, tout en profitant d’une stabilité sociale fondée chez lui sur des principes opposés.

Certes, les tendances de la masse chinoise sont encore loin des classes instruites à la façon des Européens et des Américains ; mais avant d’être imitées, suivies par le peuple pour longtemps encore indifférent, ces classes la domineront, et en tout cas, ces dizaines de milliers de « Jeunes Chinois » qui les constituent sont ceux que nous avons toujours devant nous et par lesquels seulement nous atteignons la Chine. Si infime que soit leur nombre relativement à l’immense population du pays, il doit suffire à nous faire voir la Chine sous un jour qui n’est plus celui du siècle dernier. « Un pays, a dit Renan, n’est pas la seule addition des individus qui le composent ; c’est une âme, une conscience, une personne, une résultante vivante. Cette âme peut résider en un fort