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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/50

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rerum : la croyance est le fondement de l’espérance. Vérité qui ne s’applique pas qu’aux vertus théologales, mais à toute croyance et à toute espérance y compris la foi bolchévique et l’âge d’or qu’elle engendre dans les imaginations. Nous verrons plus loin les manifestations de cette foi en Chine. Notons simplement l’objet spirituel que le Russe demi-asiatique lui donne aux yeux des Jaunes, à savoir l’unité de l’Asie.

Or le bolchévisme s’étant chargé de matérialiser pour ainsi dire cette unité contre les Blancs, s’applique à « féconder le nationalisme infus dans ces sociétés asiatiques assujetties, pour la plupart, à des dominations ou à des entraves étrangères, longtemps immunisées contre tout germe du dehors, mais qui, parvenues à un point fixe de décadence, sont dans cet état d’attente, de prophétisme, de messianisme, de millénarisme, caractéristique des poussées démographiques et que la commotion universelle de la guerre a exalté[1] ».

  1. Henri Moysset, le Monde slave, novembre 1924.