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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/51

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Les buts de la propagande bolchéviste en Asie sont donc plus complexes que ceux qu’elle poursuit en Europe. À la dictature du prolétariat s’ajoute ici un autre dessein : « l’Asie aux Asiatiques », sous la direction plus économique, du moins en apparence, que politique de Moscou. D’où, au lieu de noyer dans un immense agglomérat les groupements nationaux et ethniques, affectation de respect pour leur individualité qui devient, il est vrai, dans la pratique, simple entité administrative ; mais leur confiance ainsi captée, un sentiment panasiatique se crée sous l’égide et au mieux des intérêts de Moscou. (On se rappelle le « congrès des peuples d’Extrême-Orient » réuni à Moscou le 21 janvier 1922, par les soins de la IIIe Internationale.)

La Chine parut être aux Soviets le pays le mieux préparé à entendre le nouvel évangile et à en tenir compte dans le sens qu’ils souhaitaient, à cause de la désagrégation du pouvoir et de l’émiettement de l’autorité dont elle souffre. Pour l’arracher à la tutelle des « puissances capitalistes », une première négo-