Aller au contenu

Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voulions l’entendre, nous sommes mis devant un fait, et toutes les subtilités de la psychologie n’y changeront rien.

À mesure que les idées européennes et américaines pénètrent dans les classes instruites, une conscience nationale, un désir d’indépendance se généralisent ; à mesure qu’ils appliquent nos sciences, qu’ils « apprennent à se servir (rien de plus) de certaines machines et de certaines doctrines occidentales », les Chinois rejettent notre tutelle et tout ce qui fait de nous dans leur propre pays, une caste privilégiée. Loin de confondre les deux faces de la civilisation : le côté intellectuel et le côté moral, ils demeurent convaincus que ni les progrès scientifiques, ni les progrès industriels ne constituent vraiment l’essentiel d’une civilisation, mais ne sont qu’un élément d’ordre secondaire qui ne peut caractériser cette civilisation même. Au fond, comme l’écrivait Okakura Kakuzô, « la Chine avec sa douce ironie, considère la machine comme un instrument, non comme un idéal » et, pour tout dire, méprise une civilisation qui prétend résider dans le bien-être et