Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/35

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plus récents que tout le monde a suivis quelquefois avec un intérêt très vif à cause de leurs répercussions sur la politique d’autres nations, et qui se sont terminés devant les juges de la Société des Nations par la condamnation du Japon et le départ sensationnel de ce pays de l’assemblée de Genève. Nous arrêterons nos réflexions sur ces événements parce que l’on y peut trouver d’abord la confirmation de notre opinion maintes fois exprimée sur la psychologie très particulière des Chinois et ensuite un argument qui, à première vue, paraîtra paradoxal en faveur de la thèse de l’unité asiatique.

Dans la nuit du 18 au 19 septembre 1931, des coups de fusil sont échangés entre soldats chinois et japonais, en Mandchourie, à proximité de Moukden. Il y a des tués de part et d’autre. L’incident est grave. Cependant, suivant la coutume asiatique, des pourparlers sont immédiatement engagés entre autorités chinoises et japonaises — des télégrammes de cette époque ne permettent pas d’en douter — quand, soudain, l’incident est porté par la Chine devant la Société des Nations…[1]. Le procès commence, qui doit durer un an et demi, et pendant lequel la totale ignorance des Asiatiques, de leur âme, des mobiles les plus puissants de leurs actes,

  1. 1 On lit dans le Temps du 21 septembre 1931 sous le titre : « Une entrevue sino-japonaise » : Une dépêche de Pékin annonce qu’une entrevue a été arrangée pour aujourd’hui dimanche à Moukden entre le gouvernement de la Mandchourie (c’est-à-dire les autorités locales en réalité indépendantes de Pékin) et les représentants du gouvernement japonais, afin de trouver une base d’entente pour le règlement des divers incidents sino-japonais de Mandchourie.