Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/46

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ni fréquenté des Extrême-Orientaux depuis la grande guerre.) Quel est le pays d’Occident qui songe à se faire le champion du paneuropéanisme contre l’Asie, ne fût-ce que par la bouche de quelques propagandistes irresponsables ? Où sont les citoyens des États européens qui songent à se grouper autour d’un de ces États pour faire front à l’Asie ? Aucun sentiment n’est comparable, en Europe, à celui qui unit quelquefois sous l’égide du Japon des représentants des peuples de l’Asie.

Est-ce à dire que l’idée « l’Asie aux Asiatiques » ou quelqu’autre pareille, soit nécessairement inquiétante à cause des convoitises que ses promoteurs pourraient étendre au delà de l’Asie ? Pourquoi n’y verrait-on pas, au contraire, de la part de ceux-ci une concentration d’efforts qui tend à un équilibre asiatique au moins plus accessible que l’équilibre mondial dont la Société des Nations avait rêvé de fixer les conditions, et probablement plus utile à la cause de la paix ?

« Il est vrai qu’il y a chez nous quelques partisans de la doctrine du panasiatisme, disait M. Naotaké Sato, ambassadeur du Japon en France, dans une conférence faite à la Société d’histoire générale et diplomatique, le 4 avril 1935. Ce principe, ajoutait-il, — d’ailleurs fort incertain tant au point de vue de ses chances de réalisation que de l’ampleur de son application — est, selon moi, plutôt une riposte qui a été accentuée du fait de la sortie du Japon de la Société des Nations. En effet, à l’époque où l’on craignait une coercition extérieure susceptible