Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/64

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est une illusion en tant que « force morale ». Il lui manque l’universalité par une élévation au-dessus des contingences ; le Pax hominibus du christianisme, auquel certains ont voulu la ramener, tient précisément son universalité de la nature spirituelle des intérêts qu’il met en cause. Si certaines règles pratiques peuvent être établies, aucun principe supérieur ne peut être fondé sur le terrain des intérêts matériels dont elle émane et qui la constituent ; elle n’est que ces intérêts mêmes exprimés d’un mot, s’identifiant avec l’objet qu’elle désigne, se confondant avec lui…

Mais revenons à notre sujet. Déjà en juin 1931, une brève dépêche de Tokio annonçait qu’une « ligue d’Extrême-Orient pour la paix » venait d’être fondée dans cette ville avec le concours d’hommes politiques et de membres de l’Université. « Son objet, disait la dépêche, est de développer les liens d’amitié internationale, avec la Chine comme pivot ». La nouvelle ne nous surprit pas. Nous savions qu’il était question depuis assez longtemps de fonder une telle ligue ; nous savions également que, malgré les difficultés existant entre la Chine et le Japon, par exemple, il fallait aller plus au fond pour découvrir autre chose que de l’hostilité entre eux, qu’il fallait discerner derrière la façade politique les sentiments et les tendances qu’engendrent les affinités de race. En y regardant de près, l’on