Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se serait aperçu que les incidents politiques entre Chinois et Japonais, après une période d’indignation, de colère, voire de représailles, se règlent toujours par un accord et des déclarations de solidarité raciale ; on aurait, en outre, remarqué que, du côté chinois comme du côté japonais, de plus en plus nombreux sont les hommes politiques ou les écrivains qui reconnaissent la nécessité d’une politique de rapprochement entre Nankin et Tokio. Pour beaucoup d’Asiatiques, malgré le rôle personnel très brillant que certains de leurs délégués y ont joué, la Société des Nations est, au fond, nous le répétons, un organisme avant tout européen. Quoi d’étonnant qu’ils cherchent à constituer un organisme analogue réservé à leurs seuls intérêts ? Déjà l’on a vu les conférences panasiatiques qui se sont tenues depuis 1926 à Nagasaki, Shanghaï, Hankéou, Vladivostok, Tokio, grouper d’une façon assez impressionnante les intellectuels asiatiques. Si ces conférences n’ont pas eu l’ampleur qu’avaient souhaitée leurs organisateurs, elles ont, du moins, montré clairement les intentions de ces derniers. Si elles ont fait ressortir nombre d’obstacles à la permanence d’une ligue asiatique, le fait seul qu’elles ont eu lieu, même dans des conditions précaires, a une valeur significative ; il souligne l’instinct qui préside à une sorte de collusion entre Asiatiques et la méfiance de ceux-ci à l’égard de la Société des Nations.

Malgré le long conflit sino-japonais qui s’est terminé au printemps de l’année 1933, n’oublions pas la souplesse avec laquelle la diplomatie et la politi-