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de 1931-1933 avec la Chine[1]. On a remarqué qu’au cours de ce conflit, l’avance des troupes japonaises vers Kharbine et Tsitsikar, zone réservée à l’influence des Russes, avait fort peu ému ces derniers. D’aucuns expliquent leur quasi indifférence d’alors par un accord secret intervenu entre Moscou et Tokio et aux termes duquel Moscou se serait engagé à ne pas gêner le Japon en Mandchourie et en Mongolie intérieure, à charge pour lui de laisser les mains libres à Moscou en Mongolie extérieure[2]. D’autres parlent simplement d’un accord tacite. Quoi qu’il en soit, les constatations qu’on a pu faire pendant le conflit sino-japonais relativement aux relations de la Russie et du Japon restent intactes et elles ne sont pas pour assombrir l’horizon entre les deux pays. Ajoutons que l’activité déployée à présent par l’U.R.S.S. pour renforcer sa frontière mandchoue-sibérienne n’a pas, quand on y réfléchit, le caractère menaçant que certains veulent y voir,

  1. Un régime encore mal défini a été instauré dans la subdivision de la Mongolie intérieure qui, vers l’Ouest, fait suite au Jéhol, c’est-à-dire le Tchahar. Cette région qui est, en fait, plus ou moins détachée de Nankin, est sous l’autorité administrative du Japon comme l’est déjà une province du nord de la Chine proprement dite, le Hopei.
  2. Rappelons qu’en juin et juillet 1907, la Russie et le Japon avaient signé des accords tendant à se partager l’influence en Mandchourie au mieux de leurs intérêts. Un peu plus tard, les États-Unis proposèrent, pour assurer le principe de l’open door en Chine, d’internationaliser les chemins de fer de Mandchourie, où Russes et Japonais avaient des intérêts. (M. W. Morton Fullerton dans son livre Les grands problèmes de la politique mondiale (Chapelot 1915) qualifia cette proposition « d’exemple fort amusant d’un monroéisme asiatique » sans se douter qu’elle serait renouvelée