Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/82

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noise en même temps que la résistance passive qu’elle sait opposer à quiconque prétend l’entamer. Ceux qui pensent qu’elle sera amenée à composer définitivement avec le Japon ne la connaissent pas. Après l’avoir manœuvrée, c’est le Japon qui, finalement, devra composer en quelque sorte avec elle. L’unité chinoise, non point l’unité politique, mais une autre bien plus profonde, bien moins sujette aux dislocations que la première, une unité qui fait que partout les Chinois se retrouvent et se groupent sans jamais se fondre dans d’autres populations, est moins douteuse encore que l’unité asiatique. Aucune puissance au monde ne l’a jamais détruite. Elle est composée d’éléments millénaires, malaisés à déterminer, mais que se gardent de nier les personnes qui ont appris à connaître les Chinois. Aussi n’est-ce point à cette unité-là que les Japonais s’attaqueront jamais. S’ils doivent, un jour, collaborer étroitement avec la Chine du Nord, ils savent bien que l’unité administrative du pays seule sera atteinte, mais qu’ils n’entameront pas l’autre. Le résultat pratique qu’ils obtiendraient ainsi ne saurait être qualifié d’absorption. La Chine, au contact des autres peuples, ne perd rien d’elle-même, c’est elle au contraire qui les absorbe et les assimile.


Nous ferons la même remarque à propos des Chinois et des Russes. Après avoir amené de nombreux Chinois au bolchevisme, les Russes, finalement, auront plus servi la cause de ceux-ci contre les puis-