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IV

Il est naturel que l’unité asiatique commande, au moins en partie, l’attitude des puissances occidentales dans leurs rapports avec les Asiatiques. Nous ne parlerons pas des rapports de ces puissances avec les indigènes de leurs colonies d’Asie. C’est là un sujet beaucoup trop spécial pour être traité dans le cadre d’une étude générale et synthétique comme la nôtre. Nous n’avons en vue que les rapports d’État à État. Or, de ce point de vue, bien des fautes ont été commises dont les conséquences se font actuellement sentir. Une des plus regrettables est que l’attitude des peuples de race blanche à l’égard des peuples de couleur ait toujours été influencée par un sentiment que {{|Mgr|de Guébriant}}, grand connaisseur des peuples asiatiques, a défini de la façon suivante à propos des étrangers en Chine : « Chez l’étranger habitué à tout diriger et à toujours commander, on devine à chaque instant le sentiment d’une supériorité qui ne veut pas être contestée et qui n’admet même pas le principe de l’égalité des races. On s’en indigne et, à juste titre, on s’irrite des abus souvent criants qu’entraîne cet orgueil…[1] »

Ce sentiment a quelquefois été traduit dans des déclarations officielles dont le caractère méprisant a été ressenti d’une façon cuisante par les peuples

  1. Nouvelles Religieuses, 15 décembre 1925.