Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/88

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les peuples des droits chez eux que personne, sous aucun prétexte, ne peut se permettre de diminuer.

On peut donc affirmer sans crainte de se tromper que le privilège d’exterritorialité est de ce fait irrévocablement condamné dans un pays comme la Chine où les éléments, de plus en plus nombreux, désignés sous le nom connu de « Jeunes Chinois » agitent, depuis une trentaine d’années, avec une ardeur de néophytes, tant d’idées dont quelques-unes, démodées pour nous, sont pour eux toutes nouvelles.

Que des procédés, fondés sur la nécessité de garantir la sécurité des personnes et des biens retardent plus ou moins l’abolition de ce privilège, celle-ci n’en est pas moins certaine. Plus les peuples se connaissent, plus s’émousse le prestige qu’ils pouvaient exercer les uns sur les autres et plus grandit, par conséquent, leur volonté d’absolue indépendance : vérité encore trop méconnue de nos jours.

Quoi qu’il en soit, les privilèges des blancs chez les jaunes tombent à un rythme qui dépasse celui de l’accroissement des capacités de ces derniers. Ils tombent parce que c’est la conséquence tardive d’une attitude périmée de la race blanche à l’égard de la race jaune. Qu’on se garde toutefois de croire que c’est contre l’attitude des puissances blanches, plutôt que contre leurs principes mêmes, que les jaunes se dressent aujourd’hui ; l’on pourrait évidemment le croire puisque c’est au nom de la liberté, de la souveraineté nationale et de la dignité humaine qu’ils se soulèvent contre leur domination