Page:Duboscq - Unité de l'Asie.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

contre les blancs. On le trouve au programme des congrès panasiatiques qui se succèdent depuis un certain nombre d’années. Les oppositions de races sont des forces obscures qu’il convient de manier avec prudence.

Nous n’ignorons pas tout ce que l’on peut opposer à l’idée de l’égalité des races et les arguments de valeur d’ailleurs très inégale que produisent les opposants ; mais la reconnaissance d’un principe n’empêcherait pas tel État d’apporter dans l’application de ce principe à un cas d’espèce des modalités appropriées. Le danger n’est pas dans la reconnaissance du principe en question, mais, au contraire, dans le refus de cette reconnaissance, qui décèle aux peuples humiliés la fausseté d’un idéal humanitaire trop souvent invoqué et l’ambition secrète d’une domination positive.

Un autre grief que les peuples jaunes ont contre les blancs dès qu’ils ont atteint un certain degré d’évolution, ne fût-ce que dans leur élite au sens le plus large de ce mot, est de prétendre continuer à jouir chez eux de privilèges et avant tout du privilège d’exterritorialité. Sans doute le maintien de ce privilège est, malgré tout, moins vexatoire que le refus dont il vient d’être parlé, parce qu’il peut s’appuyer sur des faits concrets prouvant l’impossibilité où se trouve tel ou tel pays asiatique de juger les ressortissants de nations occidentales. Cependant il faut avouer qu’en dépit de cette justification, le privilège d’exterritorialité va à l’encontre de l’esprit du jour qui reconnaît si hautement à tous