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Page:Dubuisson-Aubenay - Itinéraire de Bretagne en 1636, tome 1.djvu/19

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XIII
PRÉFACE

obituaires, auxquelles il fait fréquemment allusion ; enfin composa un petit recueil de documents historiques, dont une partie provenait du cartulaire de Quimperlé, recueil qu’il estimait fort et qui ne nous est pas parvenu[1].

Ces matériaux de toutes sortes, dont l’existence ne nous est souvent révélée que par les citations et les renvois de l’Itinéraire, semblent avoir été recueillis par Dubuisson plutôt pour contenter sa curiosité que dans le but de composer quelque grand ouvrage. Quelques-uns nous ont été conservés et trouveront place dans notre seconde partie. Il a pris soin de nous dire lui-même que le voyage de 1636 n’était pas le premier et que, dans l’année 1629[2], il avait déjà fait une autre excursion dans notre province. Il eût été impossible, en effet, d’amasser une aussi abondante récolte de renseignements en une seule saison. Dubuisson est-il revenu postérieurement contrôler ses remarques ? Nous l’ignorons. En tout cas, il avait noué des relations qu’il se plut à entretenir et qui l’aidèrent à compléter peu à peu ses informations personnelles.

Vers la fin de février 1637[3], Jean d’Estampes et son compagnon sortaient de Bretagne par Craon et Alençon. L’Itinéraire se termine à Séez.

Pour achever la biographie de Dubuisson, nous dirons qu’en avril 1637, il avait un emploi dans l’armée de la Valteline, commandée par le duc de Rohan, dont Jean d’Estampes fut chargé de surveiller les opérations ; mais dès le mois de septembre, il était de retour à Paris. Il habitait alors, rue des Rosiers, l’hôtel de son protecteur, « Toujours en voyage, selon la remarque de M. Saige, il n’avait pas de résidence fixe et les maisons de ses amis le recueillaient, lorsqu’il était à Paris. »

Dès la fin de 1637, il s’était remis en route et parcourait, à la suite du même diplomate, les Provinces-Unies, prenant toujours des notes qu’il employa à la rédaction d'un Itinerarium Batavicum. Vers 1638, les deux compagnons se séparent, et, en 1639, Dubuisson, chargé seul de quelque mission, parcourt l’Allemagne du Nord et la Pologne. Enfin, l’an 1640, il sert comme volontaire dans la compagnie du marquis de Boumonville, et assiste à la prise d’Arras. A l’âge de 50 ans, il renonce aux voyages lointains, sans doute par raison de santé.

A partir de 1642, nous le trouvons attaché à Henri du Plessis de Guénégaud[4], époux d’Elisabeth

  1. Il l’appelle Monimenta Britonica.
  2. Il passa au Mont-St-Michel et à Nantes en 1629, et visita deux fois Sainte-Anne-d’Auray, V. pp. 34, 131, 177 et les premières lignes du chapitre XLIII.
  3. Au chapitre XXXVIII, il parle d’une vente d’immeuble, qui eut lieu à Nantes, à la Chandeleur de 1037.
  4. Henri de Guénégaud, marquis de Plancy, cte de Montbrison, ser du Plessis-Belleville et de Fresne (1609-1676), fils d’un trésorier de l’Épargne, fut secrétaire d’État en 1643, fit une grande fortune et aida le roi pendant les troubles