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Page:Dubuisson-Aubenay - Itinéraire de Bretagne en 1636, tome 1.djvu/20

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PRÉFACE

de Choiseul-Praslin, et vivant dans la maison de ce nouveau patron, qu’il ne devait plus quitter. Certaines relations de voisinage en Normandie, et une alliance entre les familles de Choiseul et d’Estampes expliquent cette liaison. Retenu souvent à la chambre par la maladie, dans l’hôtel de Guénégaud, rue des Francs-Bourgeois, Dubuisson s’occupa dès lors à mettre en ordre et à rédiger les volumineuses notes qu’il avait rapportées de ses voyages. Livré à ses recherches historiques, géographiques et archéologiques, il rechercha la société des savants qui fréquentaient l’hOtct de Guénégaud : Henri de Valois, les Godefroy, Chantereau-Le Fèvre, Ménage, Guichenon, du Bouchet, du Puy, Perrot d’Ablancourt, et surtout Hullon, prieur de Cassan, et Rolland des Marets, frère de Jean des Marets de St-Sorlin. Fidèle ami de Madame de Guénégaud la mère, qu’il accompagnait dans ses courses de dévotion, il dînait souvent chez elle, ce qui ne lui déplaisait pas, car il était amateur de bonne chère.

C’est aux années 1646 et 1647 que se rapportent ses voyages dans les diverses provinces de France ; quant à ses Recherches sur Paris[1] et à son Itinéraire de Normandie, ils n’ont pas de dates précises : ce sont des recueils de notes réunies pendant tout le cours de son existence. Après 1647, il ne quitta plus Paris.

Les honneurs ne lui firent pas défaut. Ses connaissances en épigraphie et son habileté à composer des emblèmes et des inscriptions lui valurent, dès 1646, l’office de gentilhomme ordinaire de la chambre, et, en 1646, celui d’historiographe du Roi. En 1649, il obtint la charge de gentilhomme servant, puis celle de maître d’hôtel ordinaire. Enfin, en 1650, il succéda au célèbre parasite et helléniste Montmaur, comme intendant des devises, emblèmes et inscriptions pour les jardins, galeries et bâtiments royaux de France. Il nous a laissé un carton rempli de ces savantes bagatelles, et plusieurs épitaphes funéraires et légendes de jetons sont dues à son érudition et à son esprit ingénieux.

C’est alors qu’il rédigea son « Journal des guerres civiles », qu’il conduisit jusqu’au 25 septembre 1662 et dans lequel il prit note des événements de la Fronde, qui se passaient à Paris sous ses yeux, ou dont il entendait parler.

Le 10 avril 1652, Dubuisson-Àubenay venait habiter, avec la famille Guénégaud, l’hôtel de Nevers, acquis, en 1648, de la succession de Gonzague. Il y mourut le 1er octobre de la même année, toujours plongé dans le travail, malgré le triste état de sa santé. Le 29 septembre 1652, trois jours avant sa mort, il tenait encore au courant le journal de sa maladie !

    de la Fronde. Garde des sceaux des Ordres royaux en 1050, il fit bâtir par Mansard un hôtel magnifique sur le quai Conti. En 1665, il se démit de sa charge qui passa à Colbert.

  1. C’est peut-être cet ouvrage qu’il a entendu citer sous le nom d’Antiquitates Parisienses, V. p. 26, note 9.