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Page:Dubuisson-Aubenay - Itinéraire de Bretagne en 1636, tome 1.djvu/34

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ITINÉRAIRE EN BRETAGNE EN 1636

et le Traité des Estats de Bretagne[1], p. 9, 10, 11), et jadis nom de tres bonne et illustre maison, comme il se veoit en l’histoire d’Anjou, de Bretagne, et és obituaires où il se lit.

C’est évesché de Nantes. Cela apartenoit a la famille de Beuf[2], et de Brient ou Briant (Brientius) Le Beuf fut basti et dit Chasteau Brient.

Brientius est nom propre d’homme, comme il se veoit dans Je kalendrier de S’Maurice d’Angers, ms., p. 5, ainsy : VIIe Idus Martii obiit vir nobilis Brientius de Martiniaco, pater Rainaldi junioris Episcopi nostri ; et en celuy des Cordeliers, p. 1, ainsy : XIIIe Kalend. Februarii abiit Joannes de Castro Briancii, sepultus ante altare B. Ludovici Episcopi, 1332[3]. Brient se dit aussy en breton, ainsy : Pont Brient, in quadam chartula ms. Kemperlegiensis, nomen loci[4].

Les seigneurs de Beaufort, en Bretagne, portent encore le nom de Chasteaubriant.

Ceste piéce a passé dans la maison de Montmorency, et, par la confiscation du dernier de ceste branche, Henry, décapité à Tholoze, en celle de Condé Bourbon[5]. Elle comprend avec soy plusieurs autres baronnies et pièces, comme Derval[6] baronnie de Bretagne, qui au fond n’en sont pas, mais ne laissent pas d’estre comprises dans la ferme générale qui est de 60.000 par an. Candé est baronnie d’Anjou et séneschaussée à part, qui n’est point pourtant de Chasteaubriant et néanmoins est comprise en sa ferme.

Ceux de ce lieu s’estiment, selon les vulgaires géographes et annotateurs sur les Commentaires de César, estre les Cadetes[7] des anciens. Et néanmoins il n’y a là aucun vestige d’antiquité. Le chemin de Combray, que Sanson[8] estime Combaristum, vient tomber le long du pare et là se rencontrer avec celuy de Candé[9].

De Chasteaubriant à Rhennes 10 lieues. Pour y aller, il y a deux chemins à la sortie de

  1. Le « Traité des Etats do Bretagne » est un autre ouvrage de Dubuisson qui ne nous est pas parvenu.
  2. Dubuisson confond Brient, auteur de la maison de Chateaubriant, cité au XIe. s. (D. Morice, Pr. 1, col. 413), avec Brient Le Beuf, scigneur de Janzet Nozay, souvent cité au XIIe. V. D. Mor., Pr. 1, verbis Le Beuf, Brient ; — Levot : « Biogr. Bretonne » ; — M. René Kerviler, op. cit. ; — « Table analyt. du cartulaire des Sires de Rays », par M. Marchegay (Rev. des prov. de l’Ouest, III, 1855).
  3. Dubuisson a laissé un « Voyage on Anjou », qui est conservé a la Bibl. Mazarine sous Ie n° 2694 a.
  4. V. notre « Cartulaire de Quimperlé » (Paris, Lechevalier, 1896), page 209, pièce XCII.
  5. Louise, héritière de Chateaubriant en 1347, à la mort de son frére Geoffroi VIII, épousa, en 1348, Gui XII de Laval, et mourut sane enfant, le 27 novenibre 1383, instituant héritier son petit neveu Charles de Dinan, petit-fils de Thomasse de Chateaubriant. La baronnie passa ensuite à Gui XIII de Laval, par son mariage avec Françoise de Dinan, veuve de Gilles de Bretagne ; en 1539, le connétable Anne de Mentmorency la reçut en don de Jean de Laval, avec Candé, Derval, ete. ; enfin, en 1632, Je roi donna ces seigneurics au prince de Condé, beau-frére du duc de Montmorency, décapité à Toulouse.
    La branche de Beaufort s’était formée au milieu du XIIIe s., par le mariage de Briant de Chateaubriant, fils de Geoffroi V, avec Jeanne, dame de Beaufort en Plerguer. V. la « Bio-Bibliogr. Bret. » de M. R. Kerviler, art. Chateaubriant ; — « Les grandes Sete de Haute-Bretagne », par M. l’abbd Guillotin de Corson (Soc. archéol. de Nantes, xxxiii, p. 185) ; même ouvrage publié à part en 1897, I, p. 24 : « Beaufort. »
  6. Derval, ch.-l. de cant., arr. de Chateaubriant. Avec ses annexes, les seigneuries de Jans et de Guémené-Penfau, Derval comprenait sept parcissea, et fut érigé en baronnie l’an 1454. V. « Essai sur la géog. féod. de la Bret. » 5, p. 9 ; — « Dictionn. des terres du comté Nantais », par M. E. de Cornulier ; — « Derval », par M. Ch. Thensisic (Soc, archéol. de Nantes, xi, pp. 175-182).
  7. Cadetes, ou mieux Caletes, peuple du pays de Caux, On les a placés par erreur à Chateaubriant. V. « De Chateaubriant et des Cadetes », par Bizeul, (Soc. Académique de Nantes, 1823, et Bibliothêque de Nantes, ms. français n° 1450) ; — « Géographie de la Gaule romaine », par M. Ernest Desjardins, II, pp. 488-494 ; — « Dict. de Bret. » d’Ogée, 2e édit., I, p. 169.
  8. Nicolas Sanson, géographe du roi, Abbeville 1600-1667.
  9. Vide supra p. 4, note 8.