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QUAND LES VIOLONS SONT PARTIS


Pourtant, des soirs, au fond de ses veines circule
Une langueur cruelle en sa douceur première,
Quand ses cheveux, d’un or mourant de crépuscule,
L’enveloppent de leur caresse de lumière.
 
Son printemps ne sait pas les rafales brutales
Qui, pour toujours, dans la poussière des allées
Profaneront le pur désastre des pétales,
Mais elle songe à des colombes en allées ;
 
Et, moins Vierge aux conseils de la brise qui passe,
Elle pressent que vers les forêts et les brandes,
Loin des murs élevés en terreur de l’espace,
Son désir fou prendra l’essor, les ailes grandes.