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III

Pour Rémy de Gourmont.

Droite en son vêtement d’impassibilité,
Elle évoque la majesté mélancolique
D’une sainte, au long corps rigidement sculpté,
Dans un portail de cathédrale catholique.
 
Mais son âme est un soir d’été pourpre d’éclairs,
Retentissant d’un vent d’épouvante, qui brise
Les fleurs falotes et les hauts calices clairs
Épris de ciel limpide et de soupirs de brise.
 
Elle paraît ainsi bien Reine pour ces temps,
Enveloppés de leur linceul de décadence,
Où toute Joie est travestie en Mort qui danse,
 
Et l’Amour en vieillard, dont les doigts mécontents,
Brodent, sans foi, sur une trame de mensonge
Des griffons prisonniers dans des palais de songe.