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V

Pour Charles Merki.

En profil d’impératrice byzantine,
Que nimbent de lueurs câlines ses cheveux,
Comme une aurore dans les brumes, se mutine
Un rire où la Tourmente a laissé des aveux.
 
L’orgueil de son regard invincible dérobe
Des flammes à l’azur cruel de Messidor,
Et, sous les plis toujours frivoles de sa robe,
Lasse de coups d’aile brisés, son âme dort.
 
Ses rêves sont de beaux navires en partance
Vers des pays voluptueux, de flore intense,
Défaillante aux splendeurs de soleils embrasés,
 
Cependant que, nonchalamment, elle se pare
De lis, qui pâment à sa caresse barbare,
Et meurent au parfum rouge à ses baisers.