Page:Dubus - Quand les violons sont partis, 1905.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MAGNA QUIES

Ton cher amour c’est une aubépine fleurie,
Dont j’ai voulu cueillir la neige parfumée ;
Par un enchantement d’Autrefois, sa ramée
Devant moi s’est ouverte et sur moi refermée.

Ses fleurs me versent une exquise griserie,
Je ne vois rien dans ma prison qui ne sourie,
Et mon âme ne s’est jamais endolorie
Aux épines veillant sur moi comme une armée.
 
De ses parfums, toute mémoire est morte, ou presque :
Je ne sais plus Jadis qu’en images très vagues
Aux tons las ou changés d’une ancienne fresque ;

Et, plus éperduement qu’au tonnerre des vagues
Roulant le cliquetis des galets sur la grève,
Ma Dame, à la chanson de tes yeux pers, je rêve.