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Page:Dubus - Quand les violons sont partis, 1905.djvu/99

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MADRIGAL

C’est une aurore claire et rose
Fleurant un parfum de lilas,
L’amour dont tu m’ensorcelas,
Lasse, mon âme s’y repose.

Je suis vaincu du Spleen, un chœur
De remords en moi geint et clame ;
Mets tes yeux où sourit ton âme
Dans mes yeux où pleure mon cœur.

Étreins-moi, plus fort que la tombe
Ne veut m’enserrer, et me dis
Des visions du Paradis,
Tout bas, comme la neige tombe.

Je vais à l’abîme béant,
Je me sens envahi par l’ombre,
Sans Toi, c’est bien fini, je sombre
À tout jamais dans le Néant.