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midi, nous rencontrâmes trois vaisseaux qui faisaient voile au Nord-Est.

Le 9, le temps fut calme jusqu’à neuf heures, alors une légère brise s’éleva du Sud-Ouest, le temps fut froid, mais beau ; nous nous attendions à voir la terre le lendemain.

Le 10, vent Nord-Ouest, temps clair et froid ; vers neuf heures à notre grand contentement nous entendîmes crier Terre, Terre ; en effet nous aperçûmes à l’avant une terre sur laquelle nous pûmes distinguer des bâtisses ; c’était Black Island située à l’Est de Long Island. Mais le vent contraire nous empêcha de nous en approcher de près et nous fûmes obligés de louvoyer au Sud-Ouest. Nous ne revîmes plus la terre de la journée. Toute la nuit fut calme et pluvieuse. Nous éprouvions tous une grande joie de voir la terre, après une traversée si longue et si laborieuse que celle que nous avions faite depuis Londres, et de cette douce espérance que nous avions de bientôt toucher au terme de notre pénible voyage, et de rentrer au sein de nos familles.

Le 11, nous louvoyâmes encore toute la journée, sans voir la terre. Le vent Nord Ouest nous combattant toujours, car je crois qu’il était écrit là haut que nous serions contrariés par les vents jusqu’au bout.

Le 12 de grand matin, l’on nous annonça que l’on voyait un Phare à l’avant, et dès que le jour parut, nous découvrîmes la côte qui était celle de New-Jersey, et que nous longeâmes jusqu’à Sandy Hook où nous mouillâmes, en attendant