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Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/102

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un Bateau à Vapeur, qui devait venir nous touer jusqu’à New-York. En effet le Bateau nous remorqua à trois heures P. M. Mais le vent s’éleva fort et contraire, et la marée se trouvant contre nous, nous fûmes contraints de mouiller à l’extrémité de Sandy Hook et de lâcher le Bateau à Vapeur qui devait venir nous reprendre le lendemain matin. Sandy Hook est une plage charmante et sablonneuse, sur laquelle il y a plusieurs Phares superbes. De cette place la vue des rivages d’alentour est enchanteresse tant par la beauté même des sites que par la splendeur des édifices. Nous aperçûmes quelques petites taches de neige le long des clôtures.

Le 13, de grand matin, le bateau-à-vapeur revint et nous toua jusque dans le port où nous débarquâmes vers dix heures. Nous eûmes le plaisir de voir plusieurs Canadiens de nos amis, qui vinrent nous recevoir sur le Quai. C’était, la première fois que nous voyions des Canadiens depuis notre départ du Canada, et pour la première fois aussi, que nous mettions le pied sur la terre Américaine. Nous pensions déjà toucher au Canada. En mettant le pied à terre, notre première pensée fut pour nos bienfaiteurs et Mr. Lanctôt en notre nom, adressa à Mr. Fabre la lettre suivante, pour remercier toutes les âmes généreuses qui avaient contribué à notre retour, sur le sol de notre patrie.