Monsieur,
Souffririez-vous que je prisse la liberté de vous
adresser un mot ? ce à quoi ma position actuelle à quelqu’égard
semble m’autoriser, mais je veux vous détourner de nos
occupations le moins longtems possible. Nous arrivons ici
tout à l’instant, moi et trente sept autres des exilés politiques,
la copie d’une lettre que nous avons adressée à monsieur Roebuck,
lors de notre court séjour à Londres, que je me donne
l’honneur de joindre ici, vous dira assez de notre situation, et
vous mettra assez bien au fait de ce que nous avons fait auprès
de ce monsieur, et des causes et motifs qui nous engagèrent à
cette démarche ; je ne doute pas non plus que Mr. Roebuck
ne vous ait écrit sur le sujet, avant moi, et que vous ne sachiez
déjà ce que ce noble ami a daigné faire pour nous dans
cette occasion. Mais cependant, je n’aurais pu me refuser sans
éprouver beaucoup de regrêt l’occasion d’en dire un mot
moi-même. Et je n’aurais cru non plus apporter trop d’empressement
à donner expression au sentiment de reconnaissance
dont m’a pénétré ainsi que mes compatriotes, l’assistance
effective que vous et grand nombre d’autres vrais amis, avez
si généreusement apportée à l’accomplissement de notre retour
d’exil.
Veuillez donc, monsieur, agréer nos humbles remercîmens et en faire part à tous ces messieurs.