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D’UN EXILÉ


New-York, 15 Janvier, 1845.
A. M. E. R. Fabre,


Monsieur,
adresser unSouffririez-vous que je prisse la liberté de vous adresser un mot ? ce à quoi ma position actuelle à quelqu’égard semble m’autoriser, mais je veux vous détourner de nos occupations le moins longtems possible. Nous arrivons ici tout à l’instant, moi et trente sept autres des exilés politiques, la copie d’une lettre que nous avons adressée à monsieur Roebuck, lors de notre court séjour à Londres, que je me donne l’honneur de joindre ici, vous dira assez de notre situation, et vous mettra assez bien au fait de ce que nous avons fait auprès de ce monsieur, et des causes et motifs qui nous engagèrent à cette démarche ; je ne doute pas non plus que Mr. Roebuck ne vous ait écrit sur le sujet, avant moi, et que vous ne sachiez déjà ce que ce noble ami a daigné faire pour nous dans cette occasion. Mais cependant, je n’aurais pu me refuser sans éprouver beaucoup de regrêt l’occasion d’en dire un mot moi-même. Et je n’aurais cru non plus apporter trop d’empressement à donner expression au sentiment de reconnaissance dont m’a pénétré ainsi que mes compatriotes, l’assistance effective que vous et grand nombre d’autres vrais amis, avez si généreusement apportée à l’accomplissement de notre retour d’exil.

Veuillez donc, monsieur, agréer nos humbles remercîmens et en faire part à tous ces messieurs.

Je suis avec tout le respect possible,
Votre très humble et très obéissant serviteur.
HPT. LANCTOT.