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Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/42

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JOURNAL

liberté ; et l’autre moitié à nous être payée toutes les semaines, entendu que les bourgeois étaient obligés de nous nourrir et loger. Chacun de nous fut ainsi assigné, et nous nous trouvâmes tous dispersés, après environ deux ans de travaux forcés pour le gouvernement. Pour moi je fus demeurer à Sydney, chez un meublier en qualité de commis et de collecteur. Durant ce temps là, l’Évêque Catholique Polding de Sydney, passa en Europe. Nous l’avions muni d’une pétition pour présenter à Sa Majesté, demandant quelques améliorations à notre état. Il avait eu lui-même la bonté de s’offrir de la présenter au Secrétaire Colonial ; et devait faire tout en son pouvoir pour en obtenir le succès. En effet au bout de cinq mois après avoir été assignés, nous apprîmes qu’un (Ticket of Leaves) c’est à dire une permission de travailler à notre compte ou autrement dans l’un des Districts de la Colonie qu’il nous plairait choisir, nous avait été accordé. Ceux qui se fixèrent dans le District de Sydney — étaient tenus de se présenter au bureau de la Police le 2nd. jour de chaque mois pour répondre à notre appel ; Et ceux des autres Districts le premier de Janvier. — La moindre infraction des lois pénales — devait entraîner la perte de ces jouissances et notre retour au gouvernement. Nous fûmes ainsi jusqu’au moment où nous reçûmes notre pardon. Cet interval fut bien pénible pour nous tous. Car, outre que nous étions isolés les uns des autres, nous fûmes obligés de travailler bien fort et à de petits gages. Un certain nombre d’entre