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Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/46

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JOURNAL

prisonniers de la Nouvelle Galle parceque l’on faisait en ce moment en Canada d’actives démarches en notre faveur et qu’il y avait toute apparence de succès. La date de cette lettre nous convaincait qu’on ignorait ici le pardon des cinq d’entre nous dont j’ai parlé plus haut. Enfin le jour que je reçus ma lettre nous apprîmes que le pardon de vingt autres Canadiens étaient accordé : je n’étais pas encore au nombre de ces vingt ; mais ni moi ni les autres ne doutions plus que la même faveur ne s’étendit prochainement sur les autres. — Qu’il ne s’agissait plus de plaisanterie ; que c’était une affaire sérieuse. En effet le 24 Juin, l’on vint m’annoncer que mon pardon aussi bien que celui de tous les autres Canadiens était arrivé… Alors dès ce jour je commençai avec plusieurs autres à m’occuper de mon départ, et à trouver le plus promptement un passage pour nous éloigner d’une terre si pleine d’horreur pour nous.

La Nouvelle Galle a aussi ses avantages comme tous les autres pays. Son air très salubre et son climat tempéré et agréable. Dans ce pays placé au milieu de l’Océan, et dans les régions, tropicales, le soleil est brûlant en été, il est vrai ; mais la brise de la mer s’élève sur les dix heures du matin et rafraichit tous les campagnes. L’hiver est la saison de l’année la plus agréable du monde ; rarement il gèle et encore n’est-ce que de petites gellés blanches dans l’intérieur et sur les terrains élevés ; il y tombe aussi un peu de neige. L’hiver s’annonce quelquefois par des pluies accompagnées de vente violents qui du-