Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
D’UN EXILÉ

rent souvent des mois entiers. Alors les chemins sont dans un si mauvais état qu’il en résulte souvent de grands désagréments surtout pour les voyageurs et pour les transports des produits de l’intérieur à Sydney et autres places d’embarquement : les produits consistent en laine, suif, grains etc. Le sol est très fertile dans l’intérieur, tous les grains et les végétaux de la meilleure qualité y croissent en abondance ; tous les fruits Européens, tels que les oranges, les citrons, les pêches, les poires, les pommes, etc. y viennent en profusion ; et comme de raison se vendent à bas prix. — Ce sol est encore très favorable à la vigne qui produit beaucoup d’excellent raisins. Mais malheureusement l’on n’a commencé que tard à s’occuper de cette culture qui aurait été et sera désormais une des plus grandes ressources du pays. Les colons Anglais y sont redevables de s’être ainsi adonnés à un objet si avantageux, à des Français qui, il y a quelques années sont venus s’établir en ce pays, ont inspiré aux habitans le goût de la culture de la vigne leur ont enseigné la manière de la cultiver et enfin d’en extraire un vin qui aujourd’hui est préféré aux vins qui viennent de l’étranger. On voit maintenant à la Nouvelle Galle, de jeunes vignobles de trente, quarante, cinquante et soixante arpens en superficie. — La culture et le soin en sont toujours confiés à des Français lesquels sont fort experts en cette branche : Pour les Anglais, ils n’y entendent rien.

La récolte des grains n’est pas aussi régulièrement abondante que celle des légumes et des