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Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/59

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D’UN EXILÉ

RETOUR DE SIDNEY EN ANGLETERRE.



le 9 juillet, 1844, nous embarquâmes au nombre de 38, à bord du vaisseau l’Achille, Capt. Heale, le but du voyage était Londres. Le reste de nos frères d’exil ne pouvant payer leur passage furent contraints de rester. Le 10 au matin nous levâmes l’ancre et favorisés d’une légère brise nous parvînmes à l’embouchure du hâvre où nous jetâmes l’ancre pour attendre l’inspection de la douane qui se fait ordinairement au moment d’entrer en mer. Nous passâmes tous en revue, et l’on nous identifia, vers 4 heures P. M. nous levâmes encore l’ancre et vers 7 heures nous partîmes, laissant derrière nous, à notre grand regret quinze de nos compatriotes. Ce fut de grand cœur que nous dîmes adieu à la Nouvelle Galles, qui nous avait servi de prison pendant environ quatre ans.

le 11, nous eûmes un fort vent N. O. qui nous poussa dans une assez bonne direction, car nous faisions voile pour le Cap Horn. Le soir nous vîmes quatre ou cinq baleines. Dans la nuit, le vent tourna à l’Ouest avec violence, nous faisant faire neuf nœuds à l’heure en bonne direction. Il est inutile de dire la joie que nous ressentions tous de fuir si rapidement cette terre qui avait été si longtemps pour nous un lieu de