Aller au contenu

Page:Ducharme - Journal d’un exilé politique aux terres australes.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
JOURNAL

le Cap dont nous sommes très rapprochés. C’est pourquoi nous nous flattons de ne plus éprouver de froids plus sévères que ceux que nous avons ressentis, et voir bientôt cesser celui qui nous incommodait tant. Car depuis trois semaines, il nous avait été impossible de demeurer sur le pont, et nous n’y allions que par nécessité : et nous éprouvions beaucoup d’inconvénients dans l’entre-pont où nous étions, il existait une grande humidité et le local était extrêmement étroit, un épais brouillard se fit sentir sur le soir.

le 22, bon vent frais, temps couvert. Légers brouillards durant le jour. Nous suivions toujours le 58o. de latitude, et espérions arriver au Cap sous peu de jours. Je fus surpris de voir paraître la planet Vénus à l’Orient vers huit heures du soir après l’avoir vu tomber avec le jour à l’Occident lors de notre départ de Sydney.

le 23, le vent s’était élevé et les nuages promettait de le faire durer long temps, la mer est très grosse : plusieurs brouillards se font sentir pendant le jour.

les 24 et 25, vent très violent venant de l’Ouest, la mer extrêmement grosse, l’eau roula continuellement sur le vaisseau durant ces deux derniers jours.

nous attaignîmes aujourd’hui ce fameux Cap, la terreur de tous les marins et des voyageurs, ce Cap difficile à imaginer et impossible à décrire, je m’en étais formé une idée sur des relations que j’en avais lues et sur le récit de certains voyageurs qui avaient eu occasion de visiter ces