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JOURNAL

le 13, le même vent régna, la mer toujours aussi grosse, — le vaisseau berça horriblement, plusieurs furent incommodés du mal de mer, le ciel annonçait le vent.

le 14, le même vent exista avec la même furie, — Nous rencontrâmes un petit brick gouvernant à l’Est. C’était vraiment une curiosité de voir ce petit vaisseau ainsi agité par la mer ; quoiqu’il ne fût qu’à une petite distance de nous, nous le perdions de vue à chaque instant, et aussitôt il paraissait comme sur une Montagne, tantôt sur le côté, tantôt soit la proue ou la pompe en l’air, on aurait dit un morceau de liège sur l’eau.

Le 15, le vent soufflait toujours avec violence du Nord-Ouest. Nous passâmes en vue des Îles Açores à une petite distance. C’est un groupe d’Isles très élevées, habitées par des Portugais. Elles produisent une grande abondance de fruits et jouissent d’un climat délicieux quoiqu’elles soient sujettes à éprouver des tremblements de terre. Fayol est le Port principal et Agra la Capitale de ces Îles. Le port est parfaitement sûr. Elles sont situées sous le 40e latt. Nord et 30e long Ouest à peu près à mi-chemin de New-York en Europe.

Le 16, le temps fut calme et couvert toute la journée. Le temps s’était bien adouci, et annonçait du vent.

Le 17, la brise s’était un peu élevée soufflant du Sud-Ouest, c’est-à-dire contraire à notre route de sorte qu’il nous fallut louvoyer toute la journée.