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AGACLIDE


D’un pan de ton manteau, moraliste hypocondre,
voile ta face devant ma tombe,
et va plus loin cracher ton âcre bile.
Ici gît l’heureux Agaclide.

J’ai cultivé la volupté avec amour ;
son odeur embauma chaque heure de mes jours.
Mon existence fut une fête incessante,
fête de ma pensée et fête de mes sens ;
le corps en joie tient la tête joyeuse.
Tirant de toute chose tout le plaisir possible,
j’offrais mon être aux caresses mystérieuses

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