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HISTOIRE DE RENNES.

nous. L’étude du passé est l’un des guides les plus sûrs qui puissent nous y conduire.

Quelle méthode suivrons-nous dans cette étude ? Quels jalons fixerons-nous pour nous reconnaître dans le vaste champ que nous nous proposons de parcourir ?

Il en est deux principaux qui diviseront d’abord pour nous tout le sujet en deux grandes parties. Le premier, planté à la limite la plus reculée des âges historiques, portera cette inscription sur quelque débris d’armure gauloise : Temps anciens !

Le second jalon s’élèvera à l’entrée de la grande époque révolutionnaire de 1789, qui rompit avec l’ancienne forme sociale, et, préparée elle-même par les âges précédents, ouvrit une nouvelle voie à l’avenir, dont nous développons notre part. L’enseigne aux trois couleurs nous indiquera sur quelque champ de bataille des bords du Rhin, cette seconde limite historique, sous le nom de Temps modernes !

Dans le premier intervalle, les temps anciens, trois divisions frapperont nos regards. Nous y verrons s’agiter successivement, dans leur ordre chronologique, trois peuples différents, auxquels se liera l’existence de notre cité Rennaise. Les Gaulois en feront, sous le nom celtique de Condate, ce que César appela l’oppidum des Rhedones, l’une des premières et des plus importantes cités d’Armorique. Les Romains conquérants y établiront leurs soldats et leurs temples, et occuperont le pays sans le dompter complètement. Les Franks de Clovis, après la chute du grand empire, se jetteront sur ses débris et envahiront à leur tour la cité rennaise, qui s’agitera sans cesse sous leur joug, et s’associera à toutes les luttes pour l’indépendance nationale. Quand les Franks auront passé avec leurs dynasties de rois Mérovingiens ou Carolingiens, et seront devenus des Français sous les descendants de Hugues Capet, de nouvelles divisions se formeront dans les annales de notre cité : les capitaines-gouverneurs, par la nécessité des temps,