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HISTOIRE DE RENNES.

conséquence de cette double victoire des Romains. Les Rhedones durent se courber sous le joug commun, non pas sans impatience, ni sans chercher près de leurs Druides, dans la liberté des forêts, une compensation à la ruine de l’indépendance nationale. En effet, quatre siècles environ s’écoulèrent avant qu’ils pussent trouver une occasion de se venger de leurs vainqueurs.

Cependant l’occupation romaine, durant cette longue période, fut purement militaire. Les vainqueurs élevèrent de distance en distance sur toute la péninsule armorique, comme ils avaient fait dans le reste de la Gaule, une suite de camps fixes ou stations, qu’ils placèrent dans les lieux les plus faciles à défendre, et, selon leur art stratégique, dont Polybe et Végèce nous ont transmis les règles, presque toujours sur les collines près des rivières. Toutes les fois qu’ils rencontrèrent une forteresse gauloise sur l’un de ces points militaires qu’ils recherchaient, ils y fixèrent l’une de leurs stations, comme ils avaient fait de leurs camps, castra hativa, pendant la conquête, dans les oppida qu’ils prenaient ou trouvaient abandonnés par l’ennemi en fuite [1].

La ville des Rhedones dut, l’une des premières, être choisie par eux comme un poste favorable à l’occupation. C’était la première maille de ce réseau de fer qu’ils voulaient étendre sur le pays.

Les metatores ne cherchèrent donc point un autre emplacement pour le camp à demeure qu’ils voulaient fonder. Dans le triangle formé par l’ille et la Vilaine au nord et au sud, et à l’est par un cours d’eau emprunté à cette dernière, ils élevèrent un vallum en briques [2] et en pierres, dont le périmètre était plus étendu que celui de l’ancien retranchement gaulois. Les vestiges retrouvés de cette en-

  1. Comment. lib. 7, ch. 11.
  2. T. XV. Mém. de l’Acad. des Inscript.