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HISTOIRE DE RENNES.

élu en 811 d’après le Capitulaire de Charlemagne, qui avait donné au clergé et au peuple le droit d’élire leurs évèques. Louis-le-Débonnaire rendit ce droit aux églises. Avant Etienne, deux autres évêques, Rothand et Auriscand Ier, avaient successivement occupé le siège épiscopal par élection, après l’abdication de Modéran II, en 720. Nous devons dire cependant que l’espace de cent vingt-neuf ans qui s’écoula de Modéran II à Gernobrius, qui souscrivit au concile de Querci en 849, est rempli par des noms que tous les historiens n’admettent pas.

Quelle que soit la cause de cette lacune, qui n*a peut-être pas d’autre origine que le profond désordre de ces temps, on ne peut guères admettre que le siège épiscopal de Rennes soit resté tout-à-fait vacant pendant un aussi long intervalle.

850. Un synode et un concile menacèrent successivement le roi breton, qui ne répondit qu’en portant la guerre sur les terres des Franks, et en s’emparant des villes du Mans et d’Angers, tandis que Charles-le-Chauve, par une diversion inattendue, entrait en Bretagne et prenait Nantes et Rennes ; mais Nominoé accourut, Charles avait déjà fui. Le roi breton, après avoir ruiné les fortifications de ces deux villes, qu’il considérait désormais comme trop attachées aux intérêts franks, ou trop exposées à servir de boulevard contre lui, le roi breton porta de nouveau la guerre vers le Mans et Angers, et mourut dans cette campagne, frappé par le bâton pastoral de l’évêque Angevin, disent les annales de Metz.

Il laissa la royauté à l’un de ses fils, Erispoé. Rennes avait alors pour comte un autre de ses enfants nommé Gurvant. Charles-le-Chauve vint se faire battre une quatrième fois en Bretagne (854). Vaincu dans une nouvelle bataille livrée près de la Vilaine, sur le territoire de Redon, l’empereur frank dut s’estimer heureux de voir accepter ses propositions de paix. Les chroniqueurs des