unique d’Erispoë, lorsque Salomon, prévoyant ce qu’il perdrait à cette alliance, assassina son cousin dans une église, au pied de l’autel où il s’était réfugié. Ce crime, qui demeura impuni pour le moment, rejeta dans un avenir plus ou moins éloigné l’union de la Bretagne au royaume frank, dont elle devait faire partie tôt ou tard.
Charles-le-Chauve, pour venger son allié, prépara une sixième campagne contre la péninsule bretonne. Le résultat fut le renouvellement du traité d’Angers. Electran II occupa vers cette époque le siège épiscopal de Rennes. En 674, Salomon mourut assassiné à son tour, comme sa victime Erispoë, dans l’église d’un monastère. Avec Salomon périt la royauté bretonne. La vassalité de la Bretagne jusqu’alors contestée, ne le fut plus que dans la forme de l’hommage rendu par les chefs qui la gouvernèrent exclusivement sous les titres de comtes et ducs. Celui de roi ne reparut plus même par intervalles, comme autrefois, dans l’époque où nous allons entrer ?
Arrêtons-nous un instant au seuil de cette ère nouvelle, et demandons-nous ce qu’était Rennes en ce moment, quelles modifications l’ancienne ville romaine avait subies au milieu de ces événements ; enfin quelles tendances d’avenir se manifestaient dans sa nouvelle constitution, inévitables résultats du milieu où elle se trouvait.
Nous avons dit qu’en 834, après le siège qu’en fit Louis-le-Débonnaire, l’ancienne ville romaine, ruinée par le vainqueur, se releva, non pas à la même place, mais à celle où depuis elle s’est développée jusqu’à nos jours, le long de la Vilaine. Nominoë, qui termina sa première enceinte, lui donna la forme d’un ovale, dont l’axe le plus long s’étendait de la porte Mordelaise à Saint-Yves, en passant dans son périmètre par des points les uns déjà nommés, les autres connus depuis sous les noms de placis Conan ou Vieille-Monnaie, près de la petite chapelle Saint-Denis où il y avait une poterne sortant sur le pré Raoul ;
