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HISTOIRE DE RENNES.

mourir prisonnier à Quimper, se fit couronner à Rennes, qui avait le privilège de voir poser le cercle ducal par la main de ses évêques sur la tête des princes bretons , et qui était considérée par eux comme la capitale de la Bretagne.

Le nouveau duc, qui pour soutenir la guerre avait été obligé de vendre une de ses terres mille sols et un cheval aux moines de Quimperlé , vainquit une seconde fois Guillaume-le-Conquérant devant Dol , le força ^ une paix honorable, et obtint la main de sa fille Constance. Rennes célébra cette union par des fêtes.

L’ermite Pierre prêchait alors la première croisade (^095) dont le projet formé par Grégoire VII remontait à l’an 1074, mais dont l’exécution ne fut résolue que dans le concile de Clermont en ^1095, sous le pape Urbain II. Alain (ut des premiers â prendre la croix , et il partit accompagné d’Alain son fils, de Raoul de Montfort, de Conan le fils de l’ancien comte de Rennes GeoflVoi , de Botherel, comte de Lamballe, deRioude Lohéac, d’Alain, sénéchal de Dol, et de beaucoup d’autres seigneurs. Avant son départ pour la terre-saihte , Alain-Fergent avait perdu sa femme Constance^ fille dé 6iiillaume-le-Conquérant. Elle fut inhumée le ^5 août 4090 dans Talv baye de Saint-Melaine, sous la tour de l’église, ainsi que l’atteste une inscription dont nous parlerons plus tard , à l’époque de sa découverte.

Le siècle d’ Alain-Fergent semblait destiné à de grands événements. L’ermite Pierre avait par son éloquence déterminé les princes à s’expatrier pour le bien de la chrétienté. Un autre homme non moins enthousiaste ramena la pénitence et la réforme dans les mœurs dégénérées du clergé. Robert d’Arbrissel, aujourd’hui Arbresec, village où il était né à quelques lieues de Rennes , se mit à prêcher avec un zèle ardent contre les désordres de son temps. Parmi ses sectateurs se trouva un moine de l’abbaye de