Page:Ducros - Les Encyclopédistes.djvu/6

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engagées dans le combat qu’il raconte. Au cours donc des ardentes querelles qui vont s’élever autour de l’Encyclopédie sur les questions les plus diverses et les plus graves à la fois, je ne songerai pas plus à dissimuler qu’à étaler mon opinion personnelle ; et pour que le lecteur sache, dès le début de cette étude, dans quel esprit elle a été écrite, je désire rappeler ici ces paroles de Renan qui pourraient servir d’épigraphe à mon livre : « Nous acceptons l’héritage des trois grands mouvements modernes : le protestantisme, la philosophie et la révolution, sans avoir la moindre envie de nous convertir au symbole du seizième siècle, ou de nous faire voltairiens, ou de recommencer 1793 et 1848. Nous n’avons nullement besoin de recommencer ce que nos pères ont fait. Libéralisme résume leur œuvre : nous saurons la continuer. »

Me sera-t-il permis d’ajouter que l’Encyclopédie, dont on parle si souvent et qu’on connaît si peu, n’a été jusqu’ici l’objet d’aucun ouvrage de quelque étendue, et cependant chacun sait qu’elle a, pour l’historien de la civilisation, une importance capitale. Seul, en France, M. Pascal Duprat a parlé des Encyclopédistes dans une brochure ou plaidoyer qu’il ne m’appartient pas d’apprécier (Librairie internationale, 1866). À l’étranger, Rosenkranz a consacré incidemment à l’Encyclopédie trois chapitres substantiels de son Diderot (Diderot’s Leben und Werke, Leipzig, 1866, 2 vol.), et M. John Morley un chapitre épisodique de son ouvrage : Diderot and the Encyclopœdists (Macmillan, 2 vol.)