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PROSE


LE DUEL DU PRÉCIPICE


(Poésie erse[1])


Je t’atteindrai, je te frapperai de mon épée, et ton crâne me servira dans les festins, dit le Danois.

Mes chiens ont faim, répondit le Saxon ; ils demandent du sang, et ce ne sera pas la première fois que mes chiens auront été servis avant le fils de tes aïeux.

Il dit, et il ricane comme un corbeau qui croasse à

  1. « Ce morceau, spécifie une note d’Eugène Hugo, est traduit d’un ouvrage peu connu en France, publié à Stockholm en 1805, par le savant professeur P. Merner, et intitulé : Exquisitiones philosophicæ. » Malgré sa précision apparente, cette référence, dont je ne trouvais pas trace à la Bibliothèque nationale, n’était point sans m’inspirer quelques doutes ; je flairais une de ces supercheries que ne détestait pas le romantisme, dont le Théâtre de Clara Gaful offre un exemple connu de tous. Pour en avoir le cœur net, j’écrivis au directeur de la Bibliothèque royale de Stockholm, qui, avec une bonne grâce parfaite, dont j’aime à le remercier, a confirmé mes soupçons : l’ouvrage publié à Stockholm en 1805, et cité par Eugène Hugo, n’existe pas. Le nom de Merner est d’ail-