Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/295

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rière un impôt sur le Revenu. Il faut que l’habitat en Suisse ait légèrement perverti l’esprit de M. Dufay, autrement il verrait mieux que moi toutes ces choses. Qu’il cesse de nous citer des exemples pris chez une des plus antipathiques nations qui soient en Europe. L’esprit de Genève a déjà assez déteint sur nous et nous souffrons assez de ses méfaits.

Comme exemple des résultats bienfaisants qu’aurait en France l’impôt progressif sur le revenu, on nous dit que M. de Rotschild, avec ce système, paierait peut-être dix millions d’impôts qu’il ne supporte pas aujourd’hui, J’aurais été étonné de ne pas voir en l’affaire ce nom de Rotschild ; c’est sans doute à cause de ce nom exécré, ou vénéré selon les gens, et en tout cas redouté et redoutable pour tout le monde, que Drumont a parlé avec une bienveillance, non sans réserve, de la brochure qui nous occupe.

Je crois que ces craintes dépassent un peu la mesure et je suis si peu partisan du système jacobin que je répète souvent que nous n’aurons une forme républicaine durable, qu’à la condition d’avoir d’abord le fond qui donne de la solidité à ce gouvernement, c’est-à-dire une certaine autonomie provinciale, constituée à peu près par nos anciennes provinces, reliées entre elles par une fédération analogue à ce qui se passe et s’est toujours passé dans toutes les Républiques. Une République centralisée, absorbant l’initiative naturelle de ses différentes fractions, ressemble beaucoup plus à un empire autoritaire qu’à un peuple se gouvernant lui-même. Cette petite di-