Quant aux valeurs non taxées, elles comprenaient :
La rente française, sans compter la dette flottante et les bons du Trésor, s’élevant à |
[1] | 26 milliards
Les rentes étrangères |
12 — |
Les valeurs étrangères échappant à l’impôt |
5 — |
Les créances hypothécaires |
12 — |
Soit au total |
55 milliards |
Représentant un revenu de 2.415 millions ne payant pas un centime d’impôt. Ce revenu est presque égal au revenu net de tout le sol français. On se demande pourquoi cette faveur, ce privilège, à cette forme de la richesse la plus commode, la plus sûre, la moins onéreuse pour les possesseurs. Avec le système de l’impôt personnel sur le revenu, même après défalcation faite des quatre cents francs de revenu par tête, exempts d’impôts, et grâce à l’échelle progressive qu’il s’agit d’admettre, tous ces revenus qui, aujourd’hui, jouissent d’une faveur vraiment injuste, donneraient à l’État plus de 150.000.000 de revenus, qui sont aujourd’hui à la charge du travail et de la petite propriété. Il n’y a aucune bonne raison d’exempter de l’impôt le revenu provenant de la rente sur l’État. Le rentier fait un faux raisonnement quand il dit : l’État est mon débiteur, il me doit mille francs de rentes, il doit me les payer ; oui, certes, et il les paie ; mais, de son côté, le rentier doit à l’État sa quote-part des dépenses générales dont il profite comme tous les autres citoyens, et cette quote-part,
- ↑ En 1904, il faut compter sur 36 milliards de rentes et au total sur plus de 60 milliards de capitaux, dont les revenus ne rapportent aucun impôt.