Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/82

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que la chaumière du pauvre, ou la maison du petit propriétaire rural. Eh bien, je dis que cela est injuste et qu’il faut, chez nous, adopter franchement la double appréciation de la richesse par le capital et par le revenu, qui existe en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, presque partout. ≡

Et cela pour une raison bien simple, c’est que ce mode de propriété représente un capital énorme qui est, ou a été prélevé sur la masse de la richesse générale, et profite, en réalité, à celui qui le possède et à aucun autre, qu’il lui donne un vrai revenu, non pas, à la vérité, en argent, mais en luxe, en bien-être, en satisfaction morale et matérielle. Aussi, a-t-on établi pour ce genre d’impôt deux catégories de richesse, exemple :

Un Château avec Parc.

Revenu : 100 fr.
Impôts : 0 fr. comme
inférieur à 400 fr.
Capital : 500.000.
Exempts les Iers 5.000.
1‰ sur 95.000… = 95 fr.
1.5‰ sur 200.000 = 300 —
2‰ sur 200.000… = 400 —

Qui se plaindra de payer 795 fr. pour une demeure de luxe qui a absorbé 500.000 fr. de capital, qui représente cette somme, quand ce capital, s’il était appliqué à une richesse à revenu, paierait 2.800 en France, 3.990 à Berne, 5.500 à Neuchâtel, 13.200 en Argovie, etc..

Pourquoi ce privilège pour cette richesse de luxe, au détriment de la richesse produite par le travail, cent fois plus utile, plus digne de ménagement.